" On voit qu'elle a dû arpenter souvent le chemin côtier, la grève, l'estran... Elle a aussi observé le curieux peuple de cette frange côtière, touristes en familles, locaux affairés. Ses tableaux portent les couleurs usées par le vent et la mer, le bleu chantier délavé, le rouge desséché, le gris fatigué, le jaune passé au soleil. Ses personnages ont la tête en scaphandre, le nez en trompe, ils sont enserrés de bouts de filet ou de tuyaux, marchent pesamment dans l'air liquide et soufflent des bulles. C'est une vision hallucinée de la promenade dans le coin du golfe où vit Valérie Jayat, à Saint-Armel. Elle mélange peinture à l'huile, à l'eau, lasure, elle pose au couteau, racle, fait couler de l'encre, empile les couches, remplit ses toiles de moments passés. Les humains ont des têtes d'animaux, parlent aux méduses, poussent des landaus d'algues. Derrière l'ambiance sourde et le non-sens, Valérie Jayat raconte des histoires de rapports humains et laisse chacun les interpréter à sa guise."
Yves Perennou (La lettre Dru)
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